Pour encourager l’achat de véhicules électriques et renforcer les mesures environnementales, le Luxembourg cherche des solutions face à la pollution automobile, devenue un enjeu majeur pour le gouvernement.
La mobilité est cruciale pour l’environnement et l’économie du Luxembourg. Situé au carrefour des principaux axes de transport de marchandises et étant un pôle d’attractivité pour l’emploi dans la Grande Région, le Luxembourg accueille un important trafic routier de transit et plus de 200 000 travailleurs transfrontaliers chaque jour.
Plus de 44 % des emplois sont occupés par des résidents des pays voisins, ce qui entraîne une saturation des routes et une aggravation de la pollution de l’air. Plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre proviennent des transports, qui restent les plus gros consommateurs d’énergie du pays. Les coûts externes des transports – incluant les coûts sociaux de la pollution de l’air, ceux liés au changement climatique, à la dégradation des habitats, au bruit, aux accidents et à la congestion – sont élevés.
Améliorer la qualité de l’air
Bien que la part des transports routiers dans les émissions totales ait significativement baissé entre 2005 et 2017, ils représentaient encore en 2017 la principale source d’émissions de NOx (58 %), de PM2.5 (32 %) et de CO (38 %). Une grande partie de ces émissions provient des non-résidents.
La qualité de l’air s’est globalement améliorée, avec une diminution de l’exposition moyenne de la population aux particules fines (PM2.5) de 17 % depuis 2005. Les concentrations de PM2.5 ont baissé et se situent désormais à la limite de la valeur recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé, soit 10 microgrammes/m³.
Domination des transports routiers
Toutefois, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour éliminer les zones de pollution locales restantes, réduire encore l’exposition aux particules fines et respecter les plafonds d’émissions fixés pour 2030. Comme dans beaucoup de pays, les transports routiers dominent la mobilité au Luxembourg, avec une majorité de déplacements personnels effectués en voiture. Le taux de motorisation est le plus élevé d’Europe, avec plus de 600 voitures pour 1 000 habitants.
Bien que le parc automobile soit relativement jeune, il présente une cylindrée moyenne supérieure à celle d’autres pays. Les ventes de carburant par habitant sont nettement plus élevées au Luxembourg que la moyenne de l’OCDE, environ 70 % des carburants étant achetés par des automobilistes étrangers profitant d’une fiscalité avantageuse.
Investissements du Luxembourg
Entre 2015 et 2019, le Luxembourg a investi environ 1,8 milliard d’euros dans les infrastructures et les services de transport en commun : construction d’une première ligne de tramway, création de nouveaux couloirs de bus, achat de bus à faibles émissions, augmentation du nombre de parcs relais et développement de nouveaux systèmes de données pour fournir des informations en temps réel aux passagers. Le pays a également investi dans des plateformes multimodales et des pistes cyclables.
Transports gratuits
Depuis mars 2020, les transports publics sont gratuits sur tout le territoire national, pour encourager le passage de la voiture aux transports collectifs et aux mobilités douces.
Promotion des véhicules électriques
L’achat de véhicules électriques est soutenu par des incitations financières et un vaste réseau de bornes de recharge est en cours de déploiement. L’objectif est d’atteindre un parc automobile composé à 50 % de véhicules électriques d’ici 2030.
Renforcement de la mobilité douce
Pour atteindre ses objectifs de mobilité durable, l’État devra engager tous les acteurs – communes, employeurs, citoyens – et collaborer efficacement avec les pays voisins. Il devra aussi exploiter les synergies entre les mesures concernant les transports, le logement, l’aménagement du territoire, la qualité de l’air, le climat et l’efficacité énergétique, et réviser l’ensemble des instruments économiques applicables aux transports (taxes sur les carburants, subventions et taxes sur les véhicules, taxes sur les voitures de société, indemnités de déplacement domicile-travail, redevances routières).
Source : www.lesfrontaliers.lu